Présentation

Historique Quilles Schere

Le jeu de quilles traditionnel faisait encore partie du patrimoine Lorrain. En effet, dans nos campagnes, les gens jouaient aux quilles, se détendaient amicalement et oubliaient leurs problèmes pour un moment.

Pendant une des pestes quidésolèrent Metz au commencement du XVIème siècle (1508) nous voyons les magistrats faire eux-mêmes dresser aux portes de la ville des jeux de quilleset de boules, afin de distraire le peuple et de l’enlever du moins momentanément,au sentiment de ses maux.

L’essentiel du jeu consistait en un plancher de bois large d’une trentaine de centimètres qui allait s’évasant au bout d’une vingtaine de mètres. Cette piste constituait unparfait chemin de roulement pour la boule destinée à abattre les quilles, et dont la trajectoire ne devait en aucun cas être déviée par un agent extérieur.Aussi, avant que ne débute-les parties, le plancher était soigneusement balayé. A l’autre bout de la piste, les quilles se dressaient sur un sol bétonné selonune disposition signalée par des repères.

Les boules et les quilles projetées sous l’impact venaient heurter un butoir fait de madriers recouvert de vieux pneumatiques afin d’amortir les chocs.

Une niche de protection placée à l’extérieur de l’enceinte de jeu, près des quilles, servaitde refuge à l’homme chargé de redresser les quilles tombées et de renvoyer lesboules qu’il disposait sur un plan incliné. Celles-ci revenaient alors à leur point de départ près des joueurs pour un nouveau service.

Un repère tracéau sol ou un fil tendu entre deux piquets de chaque côté de la planche, au début de la piste, indiquait la limite du point d’impact de la boule à ne pasdépasser.

Avant que ne se disputent les compétitions, la recherche d’un enfant pour assurer les fonctions de« requilleur » s’avérait primordiale. C’était un travail pénible.

La place pouvait même être dangereuse.

Les jeux individuels alternaient avec les jeux d ‘équipes.

Dans le premier cas, chaque joueur lançait deux boules et l’addition des quilles abattues désignait le vainqueur (la partie se déroulait en aller et retour).

Dans le second cas, le jeu le plus courant, les équipes se formaient par tirage au sort. Les joueurs lançaient alors une ou deux boules selon l’importance des groupes.Lorsque toutes les quilles étaient tombées, le reste de l’équipe s’attaquait àun deuxième jeu et ainsi de suite.

L’équipe gagnante de la manche était celle qui avait culbuté le plus de quilles. La partie se déroulait selon les conventions établies en deux manches et la belles’il y avait lieu.

Chaque équipe possédait ses spécialistes pour tirer en plein jeu et ses pointeurs pourabattre les quilles les plus difficiles, en l’occurrence les valets.

Un responsable désigné à l’unanimité inscrivait à la craie les scores successifs obtenus parles équipes en présence, sur un tableau noir, dans un esprit d’équité. Cette personne était également chargée de veiller au bon déroulement des opérations,au contrôle de la régularité du jeu et en particulier d’arbitrer les litiges éventuels.

La boule très lourde, percée du trou pour le pouce et de la fente pour les autres doigts était lancée sur le plancher jusqu’aux quilles à abattre. Les plus forts se montraient des lanceurs irrésistibles en prenant de l’élan. Les fins joueurs savaient imprimer à la boule une rotation particulière et rataient rarementleurs cibles.

Les jeux de quilles traditionnels de plein air ont pratiquement disparu de nos campagnes pour laisser la place aux boulodromes ou « bowling »

Plus besoin de« requilleur », les quilles se posent automatiquement et les boules sans trous, en matière plastique, que l’on saisit dans le creux de la main,sont renvoyées sur une rampe.

Plus de contorsions pour compter les quilles restées debout. Les quilles abattues s’inscrivent sur un tableau lumineux et des boutons-poussoirs sur une console autorisent toutes les variantes de jeu.

L’aire de jeu (parquet ciré), propre et fonctionnelle dans une enceinte confinée, nécessitele port de chaussures spéciales.